dimanche 29 novembre 2009

Moi, la musique, les majors et la planète ;)

Bonjour chers amis,


Ceux qui me connaissent savent que j'aime la musique en général, de - presque - quelque genre que ce soit, et qu'en conséquence j'accumule donc les CD de manière assez déraisonnable - largement plus de 600... mais j'ai un peu arrêté de compter dernièrement...

Ces mêmes personnes savent aussi que je suis - presque - totalement en désaccord avec la politique tarifaire que les majors et les distributeurs imposent au prix de la musique.

Ceux-là savent enfin que j'ai un gros penchant pour l'écologie, même si malheureusement, je n'arrive pas à faire TOUT ce que je pourrais faire...

Bref, si vous me connaissez, nous avons sans doute déjà débattu à ce sujet... mais qu'importe, il est toujours bon de "coucher sur le papier" - si je puis dire... - ses idées ;)



On le sait, le CD audio n'est pas un objet écologique :
- Fabrication du CD
- Fabrication de la jaquette en papier
- Fabrication de la boîte
- Transport du fabricant jusqu'au distributeur
- Et bien sûr... du distributeur jusque chez vous !

Certains responsables doivent en être conscient - à moins que ce ne soit pour des raisons purement lucratives... - car on voit apparaître de plus en plus d'éditions "cartonnées" des CD, voir même des éditions sans jaquette !

Concernant le transport, il reste évidemment plus "propre" de commander des CD sur internet car même si un livreur vient chez vous, il optimise son trajet, et donc, au final, pollue moins que ce que représentent les déplacements individuels...


Tous ces défauts sont quasiment absents de la musique sous forme numérique que tentent désespérément de nous vendre les maisons de disque. En effet, la seule pollution restant pour la musique électronique est :
- Celle des serveurs qui proposent la musique
- Celle des PC qui l'écoutent
- Celle du CD qui sert de backup, si et seulement si l'utilisateur fait un backup.

Il va de soi que si l'on fait un backup de sa musique électronique sur CD, que l'on place dans une belle boîte avec une jaquette... on perd beaucoup de l'intérêt de cette version numérique de la musique, d'un point de vue écologique !


En matière d'écologie donc, absolument aucun doute, la musique numérique est bien plus efficace que la musique sur CD !



Malheureusement, sur un plan audiophile et musicophile... les avantages sont bien moins importants. Le CD offre à ce jour :
- La meilleure qualité possible - si l'on excepte le SACD ou le DVD-Audio qui ont connu des échecs retentissant -, puisque le son n'est pas compressé,
- La possibilité de l'écouter où l'on veut, comme l'on veut, et de "copier" son contenu comme on le souhaite, en toute légalité (C'est l'exception de droit à la copie privée) - même si certains éditeurs tentent de nous en empêcher en insérant des dispositifs anti-copie (conformément, en toute schizophrénie des législateurs, à la loi DADVSI),
- La possibilité de s'intéresser au "générique" du disque, en lisant la jaquette qui, la plupart du temps, indique quelles sont les personnes (musiciens, réalisateurs, producteurs, auteurs, etc.) ayant participé à sa conception
- La possibilité de s'intéresser aux paroles de l'artiste, sur la même jaquette, et si l'artiste en a donné l'autorisation
- La possibilité de choisir le disque que l'on souhaite parmi l'intégralité du catalogue - si l'on fait exception des quelques rares disques qui ne sortent qu'en vinyl... et à toutes les versions de l'époque pré-CD qui n'ont jamais été ré-éditées.


La musique en téléchargement légal, pour sa part, est la plupart du temps bien limitative :
- Format audio compressé, la plupart du temps avec perte - même si la compression repose entre autre sur les principes du masquage psycho-acoustique,
- Protection contre les copies - les fameux DRM,
- Pas de jaquette - à peine la photo de l'album dans le meilleur des cas,
- Un catalogue centré sur les nouveautés et la variétoche - l'IFPI dans un rapport (PDF) de 2008 sur la musique numérique se glorifie de 6 millions de titres... quand Gracenote en revendique plus de 90 millions !


Heureusement, certaines plateformes de téléchargement, comme Qobuz, commencent à lever certaines de ces limitations... donc, tout espoir n'est pas perdu ;)



Si les plateformes de téléchargement légal risquent donc d'être de bonne qualité dans les années à venir, reste un dernier combat à mener... celui du prix !

Car nul doute qu'à la fois le prix du CD et celui des téléchargements ne sont pas en adéquation avec le coût que représente la réalisation de musique !

Si l'on prend le cas du CD :
- A sa sortie, hors Prix Vert, le tarif "standard" d'un album est d'environ 20€
- Quelques mois plus tard, on peut souvent trouver le même album à un tarif promotionnel inférieur à 10€
- Alors que l'on a acheté un album à sa sortie, on s'aperçoit souvent quelques mois ou années après qu'il ressort dans une édition "enrichie" - remastering audio, chansons bonus ou dvd making-of supplémentaires, etc.
- Sur le prix du CD - même si cette répartition reste sujette à caution - la plus grosse proportion va à la maison de disque - plus de 50% ! - et seule une faible somme est redistribuée à l'auteur/compositeur - moins de 7% le plus souvent.

Conséquences :
- La législation française interdisant la vente à perte, la marge d'un distributeur sur le tarif "standard" d'un CD s'élève à plus de 10€ !
- L'utilisateur, pris pour une "vache à lait" n'a sans doute plus envie de s'acheter ses CD au prix "standard"

Idées :
- Ne serait-il pas plus judicieux de vendre tout le temps les CD à un prix plus raisonnable ?
- Pourquoi le gouvernement, qui cherche tant à protéger ses chers éditeurs de musique, au lieu de prêcher pour le tout-répression, ne cherche-t-il pas plutôt à promouvoir un prix du CD fixe, comme cela existe pour les livres ?


Si l'on prend le cas du Téléchargement légal, la situation n'est pas tellement meilleure :
- Le prix est certes un peu plus "fixé",
- Mais la maison de disque mange toujours une aussi grosse part du gâteau,
- Etant donné que c'est à l'utilisateur de fournir son propre matériel pour stocker sa musique, le prix semble disproportionné - surtout en regard des limitations dont nous parlions ci-avant...


Pour conclure, je rappellerais qu'en comparaison, un DVD est vendu au même prix qu'un CD - à peu de choses près - alors que le coût de production d'un film est sans aucune commune mesure avec celui d'un CD.

Certans me diront que le film est amorti avant tout en salle et seulement en second lieu sur les diffusions TV et autres DVD... certes ! Mais n'est-ce pas justement ce que devrait faire les artistes (les vrais !) : Amortir avant tout la conception de leur album sur scène et en touchant l'argent récolté par la SACEM pour les diffusions publiques ?


Nos chers éditeurs de musiques, si prompt à accuser les "pirates" de tous les maux - dont certains mérités, évidemment... - ne devraient-ils pas se remettre un peu en cause avant ? Ne devraient-ils pas essayer de comprendre qu'à l'heure où les loisirs sont toujours plus diversifiés, le consommateur n'a plus les moyens d'acheter autant de musique qu'auparavant ?

Loin me moi l'idée de faire l'apologie du piratage - bien au contraire ! - mais il faut bien reconnaître que si les maisons de disque et les distributeurs étaient plus raisonnables - n'étaient pas gérées par des financiers, mais par des amoureux des artistes ? - ; si les offres de téléchargement légales étaient plus abouties et si leur côté "écologique" étaient mieux mis en avant, peut-être que le grand public piraterait un peu moins.

Cette idée n'a jamais été mieux "expliquée" selon moi, que par cette BD que trouve particulièrement bien pensée : Pirates vs. Pires Rats ?



Pour ma part, tant que certaines limitations ne seront pas levées - absence de jaquettes, qualité audio, compatibilité Linux - je risque fort peu de me tourner vers le téléchargement légal... et à mon grand regret, de rester un défenseur du CD... même si je risque fort de le numériser chez moi pour en profiter plus facilement ;)



Musicalement vôtre



PS : Je sais, je sais... le titre de cet article commence par "moi" ce qui va en choquer plus d'un... mais ma professeur de français de seconde - Madame Françoise Donadieu, merci et encore bravo pour vos cours ! Je suis certain que Marie ta fille fait un aussi bon boulot ! ;) - nous avait toujours expliquer que dans un argumentaire il fallait commencer par le moins intéressant pour finir par le plus percutant... conséquence, je n'ai jamais compris pourquoi les règles de politesse demandaient de terminer par soi lorsqu'on énumère des personnes... Je ne me suis jamais senti la personne la plus importante d'une énumération ;)

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